Pierre Jacquot, c’est un homme de son, passionné autant que passionnant ! Ingénieur du son live et en studio d'enregistrement (pour les plus grands : Ray Charles, Steve Lukather, Peter Gabriel, Phil Collins ou Deep Forest, pour n'en citer que quelques uns !), acousticien, superviseur technique d’événements, participant à des émissions à la radio et à la télévision, et depuis 10 ans, formateur à l’Abbey Road Institute de Paris... On a eu l’honneur et l’immense plaisir de collaborer avec Pierre Jacquot pour la conception du SUNRISE STUDIO, notre studio d'enregistrement à Koh Samui, et de le recevoir pour les derniers réglages !
"Savoir bien placer un micro est déjà de l’acoustique !" Pierre Jacquot
Rencontre avec un maître des studios d'enregistrements !
1er épisode: QUI EST PIERRE JACQUOT ?
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Pierre Jacquot, l'habitué des studios d'enregistrements, parle nous de ton parcours dans la musique…
Alors voilà… je suis arrivé au business du studio d'enregistrement au milieu des années 70 après avoir planifié une carrière d’arrangeur. Lors de ma toute première séance, lorsque j’ai vu le petit bonhomme derrière la vitre entouré de tous ses appareils… ça a été une révélation: je voulais être ingénieur du son! C’était le vrai maitre du jeu (Ah Ah)
J’ai tout de suite aimé cette ambiance un peu labo et le côté initiatique de l’exercice. J’étais déjà amoureux des synthétiseurs et des machines pleines de boutons, leviers et cadrans… le ver était dans le fruit !
Deux tremplins successifs ont donné un vrai coup de boost à ma carrière : j’ai d’abord été nommé « manager » d’un important studio parisien à l’âge de 21 ans (époque un peu curieuse où j’embauchais des ingénieurs du son pour les regarder travailler 😊 )
Cinq ans plus tard, j’ai eu la chance de pouvoir travailler à Real World pour Peter Gabriel. Son studio de Bath au UK était assez révolutionnaire pour l’époque et concentrait presque tous les grands noms de la pop et de la world music. Cela m’a propulsé dans une période où j’ai collaboré avec énormément d’artistes anglo-saxons à travers le monde entier. Je tordais le cou à mes rêves de gosse et je collaborais étroitement avec les gens dont j’écoutais les albums en boucle quelques mois plus tôt ! Je dois dire que je me pinçais régulièrement pour discerner le rêve de la réalité !
Par ailleurs, j’adorais l’idée de travailler l’esthétique sonore d’un artiste dans tous les types de performances: Concert, Studio, TV, etc… J’aimais apprendre et transposer mon début de savoir-faire à plein de domaines. C’était assez atypique que d’être à la fois ingé son de studio, sonorisateur, ingé de TV… c’était ce qui me plaisais !
Je suis rentré en France au bout d’une quinzaine d’années et dans ce métier où le succès appelle le succès, j’ai immédiatement bénéficié de l’envie qu’avaient les artistes de collaborer avec ce petit Frenchy qui s’était si bien exporté ! A ce moment-là, j’ai donc écumé à peu près tout le show business francophone et même plus largement, européen. Ça m’a naturellement amené à prendre la « direction son » de festivals internationaux et de grosses émissions TV durant plusieurs années jusqu’à assurer de très très gros événements tels que les cérémonies de la coupe du monde de football à Johannesburg en 2010… moment de folie ultime ! (On ne ferait pas ça tous les jours !)
Dernier épisode en date : Il y a une petite dizaine d’années, les gens d’Abbey Road m’ont demandé d’assurer une partie formation dans leur tout nouvelle structure éducative, j’ai été séduit. J’étais sans doute le plus British des ingénieurs du son français ! Le fait qu’ils investissent un studio que j’adorais et dans lequel j’avais mes habitudes depuis toujours a fini de me convaincre.
Aujourd’hui, le petit tiers-temps que j’assure chez Abbey Road Institute m’est devenu essentiel. C’est un véritable passage de flambeau ! Il permet de de sentir aligné avec ses propres valeurs!
Bien sûr, je participe aussi à des formations ponctuelles sous forme de workshops organisés par des universités, des organismes et des écoles. J’écris également dans la presse francophone et anglophone spécialisée. Ajoute à ça un peu d’expertise en audio engineering auprès des tribunaux et enfin… je fais du design acoustique… mais nous allons en parler, je crois ! 😊
En plus de ton activité d’ingénieur du son, tu es acousticien. Cela consiste en quoi ?
Comme je te l’expliquais, j’aime agrandir mon terrain de jeu et apprendre des gens qui m’entourent. Dans ma carrière d’homme de son, assez rapidement, j’ai eu affaire à des acousticiens qui arrivaient à transcender des studios d'enregistrement peu performants. Et puis très souvent… on a besoin de diagnostiquer un lieu, une écoute, une acoustique de salle. J’ai donc eu assez vite besoin de décoder cette discipline ! Tout en poursuivant mon itinéraire de soundman, je suis donc devenu l’assistant de deux grands acousticiens qui m’ont initié à cette science magique !
J’ai dû reprendre quelques études de physique et de maths et je m’y suis mis !
Il faut savoir que nos gestes quotidiens d’ingénieurs du son sont imprégnés d’acoustique… bien choisir un lieu d’enregistrement ou bien placer un micro sont déjà de l’acoustique !
En gros, je réalise de 2 à 4 cabines par an.
Découvrez bientôt le 2eme épisode: CONCEVOIR UN STUDIO D'ENREGISTREMENT AVEC PIERRE JACQUOT
Merci à Pierre pour sa disponibilité et sa gentillesse !
Propos recueillis en juin 2023 par Chloé COLIN pour SUNRISE MUSIC PRODUCTION STUDIO CO., LTD.
Crédit photo: Devenir ingéson
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